Santé mentale des camionneurs québécois ayant vécu un accident de la route impliquant une tentative de suicide devant leur camion

Auteurs

Camille Blouin.

Résumé

En 2019, les accidents de la route ont fait 35 000 victimes au Québec. Leurs effets sur la santé mentale des survivants sont peu documentés statistiquement. La prévalence du trouble stress post-traumatique (TSPT) et de sa comorbidité avec l’insomnie, la dépression et la phobie des transports a été notée chez certaines victimes. Quant aux victimes d’accidents impliquant un véhicule lourd, elles sont surreprésentées. Dans la majorité de ces cas, le camionneur n’est pas la personne responsable. Dans ces situations, il est possible qu’une personne ait utilisé le véhicule lourd pour tenter de s’enlever la vie. L’impact des suicides devant les véhicules lourds sur la santé mentale est décrié par des associations de camionneurs, mais la nature et l’importance de ces conséquences sont peu connues. Le but de cette étude est d’établir un portrait de la santé mentale chez un échantillon de camionneurs québécois ayant vécu ou non un accident de la route, impliquant ou non une tentative de suicide. Quatre-vingt-cinq camionneurs québécois (64,7 % hommes, âge moyen = 42,8 ans) ont rempli une batterie de questionnaires maison et validés mesurant la sévérité des symptômes du TSPT, de l’insomnie, de la dépression, du fonctionnement quotidien et les habitudes de consommation de substances. Une différence significative a été observée entre ceux n’ayant pas vécu d’accident et ceux ayant vécu un accident n’étant pas une tentative de suicide sur la sévérité des symptômes intrusifs liés au TSPT (F (2,82) = 4,017


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