La recherche, une alliée précieuse pour la prévention du suicide au Canada! Un témoignage sur l’évaluation du projet Enraciner l’espoir
Dans le cadre de la Semaine nationale de prévention du suicide 2022, le CRISE a demandé à des acteurs de la prévention du suicide de milieux variés de présenter, dans leurs propres mots, l’apport de la recherche et des collaborations recherche-pratique pour eux-mêmes et dans leur milieu. Ce témoignage d’Hazel Williams-Roberts porte sur le projet Enraciner l’espoir, pour laquelle elle est chercheuse responsable au niveau provincial de trois sites en Saskatchewan (La Ronge, Buffalo Narrows et Meadow Lake). Sous l’égide de Brian Mishara, directeur du CRISE et chercheur principal de l’évaluation du projet Enraciner l’espoir au niveau national, le CRISE collabore avec les chercheurs locaux et régionaux comme Dr. Williams-Roberts pour réaliser l’évaluation locale et nationale du projet. |
S’entraider et échanger grâce à la communauté de pratique

Je n’avais jamais fait partie d’une communauté de pratique avant celle pour le projet Enraciner l’espoir. J’y suis donc allée avec un esprit d’ouverture, de curiosité et un désir d’apprendre des autres. Je ne savais pas ce qui était attendu de nous comme collectivité, mais j’ai vite réalisé que la communauté de pratique pouvait être une source de soutien et d’encouragement pour réaliser cette évaluation complexe et pleine de défis.
Bien qu’initialement, j’ai eu du mal avec le fait que les communautés de pratique ne fonctionnent pas avec une planification explicite, j’ai tout de suite reconnu l’immense valeur de partager nos expériences et connaissances de manière plus fluide. La communauté de pratique m’a aidée à rester connectée au groupe et me sentir moins isolée. Lors des rencontres, je sentais toujours que ma contribution était valorisée et que j’avais quelque chose de spécial à offrir. J’ai aussi constaté que j’en retirais quelque chose d’utile.
Colliger des données à l’appui de nos activités de prévention du suicide
Dans une des communautés participantes, nous avons introduit de nouvelles activités de collecte de données concernant la source des médicaments impliqués dans les tentatives de suicide, afin d’informer les mesures de restriction de l’accès aux moyens de se suicider. Cela a été fait en consultation avec Brian Mishara, chercheur principal national, et son équipe, qui nous ont guidés dans le choix d’approches utiles et des types d’information nécessaires.
L’intégration des activités d’évaluation à celles de l’implantation a été cruciale, afin que dès la phase de planification, on reconnaisse les implications de l’évaluation sur la mise en œuvre des activités. Le fait d’allouer du temps lors de chacune de nos rencontres de communauté de pratique pour se tenir mutuellement à jour de nos activités d’évaluation respectives a permis d’accroître la visibilité des efforts consacrés à l’évaluation et mis en lumière à quel point l’évaluation est essentielle.
Nous avons rencontré des difficultés avec certains types de collecte de données, comme les sondages en ligne qui n’étaient pas souvent remplis en entier par les participants. Le CRISE nous a conseillés pour mettre en place des façons créatives d’augmenter les taux de réponse.
Diversifier les voix et points de vue: intégrer les personnes avec expérience vécue d’une manière respectueuse et sécuritaire
Impliquer les personnes avec expérience vécue a aussi représenté un défi, parce que ceux travaillant sur le projet étaient réticents à communiquer avec elles en dehors d’un contexte thérapeutique ou personnel. Le CRISE a souligné l’importance d’inclure leur voix et a rencontré les employés pour répondre à leurs craintes et clarifier comment il est possible de rejoindre les personnes avec expérience vécue d’une manière respectueuse et sécuritaire.
L’expertise en recherche du CRISE au cœur du projet

L’équipe du CRISE a permis de clarifier les concepts-clés de la Science de l’implantation, de même qu’elle a procédé à une opérationnalisation de ces concepts de manière pertinente au projet. Par exemple, afin de rendre compte des résultats escomptés et potentiels, nous avons identifié les indicateurs observables tels que la disponibilité des services, le degré d’acceptabilité du programme de la part des parties prenantes et des usagers, le degré d’accessibilité des services offerts, à quel point ils sont équitables et de qualité, ainsi que les sources d’information et les outils de collecte de données permettant de mesurer ces concepts. […]
[Grâce à cette approche], les membres de notre comité consultatif communautaire sont de plus en plus conscients de l’importance des données de recherche dans l’appréciation des effets et résultats des différentes activités. En effet, cela a été utile de concevoir les activités d’évaluation comme un moyen d’identifier ce qui fonctionne bien ou moins bien, et les possibilités d’amélioration, et non pas comme une simple façon de juger les mérites du projet.
– Hazel Williams-Roberts, chercheure locale pour Enraciner l’espoir (Saskatchewan)
* Le texte est une traduction libre du témoignage original en anglais.
À propos du projet Enraciner l’espoir
Enraciner l’espoir est un projet communautaire de la Commission de la santé mentale du Canada. Implanté sur plusieurs sites, ce projet vise à réduire les répercussions du suicide dans les communautés de partout au Canada. Enraciner l’espoir a pour but de renforcer l’expertise des communautés à mettre en œuvre des interventions de prévention du suicide adaptées à leur contexte local. Sous l’égide de Brian Mishara, directeur du CRISE et chercheur principal de l’évaluation, et avec le soutien d’Anh Tu Tran, le CRISE collabore avec les chercheurs locaux et régionaux comme Mme Williams-Roberts pour réaliser l’évaluation locale et nationale du projet.
Plus de détails sur ce projet sont disponibles sur la page des Projets phares mis de l’avant lors de la Semaine de prévention du suicide 2020.