Suicide des externes, internes, docteurs en médecine, en France, entre 2007 et 2017 : un gradient nord-sud ?
Auteurs
Barbara Ivana Lantier.
Résumé
textbfIntroduction : devant un constat tragique de suicides des futurs médecins et médecins, et une recherche croissante sur cette problématique, nous nous sommes interrogés sur une éventuelle différence pour ces cas, entre le nord et le sud de la France. textbfMéthodes : nous avons testé cette hypothèse en tentant de calculer les prévalences de suicides d’externes, internes, et médecins thésés, dans quatre CHUs/régions du nord de la France , et quatre du sud, entre 2007 et 2017, selon un 1er protocole. Ensuite, nous avons suivi un 2ème protocole (questionnaire) destiné aux formateurs des mêmes CHUs/régions, sur la prévention dans la formation médicale, de ces suicides. textbfRésultats : 1ère partie : pour plusieurs raisons, nous avons du nous limiter à dénombrer 23 cas inclus (sources «non officielles », faute de registre). Presque trois fois plus d’hommes que de femmes se sont suicidés. Depuis 2015, le nombre de suicides augmenterait. Contrairement à notre présupposé, les régions « sudistes » semblent les plus touchées par le suicide, de la Région PACA /CHU Nice-Bastia (sept cas) à aucun cas pour l’Auvergne/CHU Clermont-Ferrand. Il atteindrait : d’abord les cinquantenaires, puis les individus entre 26 et 29 ans, puis les quadragénaires ; d’abord les internes, devant les médecins en libéral seuls, comme les «au moins PH » /PUPH en CHU, puis les médecins en cabinet de groupe ; d’abord les MG, comme les psychiatres, puis les anesthésistes-réanimateurs, comme les chirurgiens. L’injection létale serait le 1er moyen, puis la précipitation d’un haut étage. L’épuisement professionnel serait l’antécédent le plus fréquent, devant l’alcoolo-dépendance, puis la maladie bipolaire. 2è partie: 67, 8 % des 435 répondants, ont déjà connu un cas de suicide de futur médecin /médecin. 82,8% ne connaissent pas vraiment l’UE 3 ni l’item 58 de l’I-ECN. 80% approuvent une formation spécifique pour recevoir l’entourage d'un futur médecin /médecin suicidé. 82,5% approuvent un ou plusieurs items de prévention du suicide des futurs médecins/ médecins, dans la formation médicale . La majorité (70,5 % en moyenne) ignore si une formation de prévention du suicide des futurs médecins /médecins - pour les externes, internes, docteurs en médecine existe dans leur CHU/ Région. 72,4 % des répondants approuvent l’idée d’un registre prospectif des suicides des futurs médecins / médecins en France. textbfDiscussion-conclusion : malgré les biais, les limites, et l’absence de données « officielles » pour notre étude, nos résultats ouvrent des perspectives pour optimiser l’épidémiologie médicale. Les réponses des médecins formateurs suggèrent de multiples améliorations pour prévenir ces suicides. FRANCE EUROPE SUICIDE-COMPLÉTÉ PERSONNEL-MÉDICAL ÉTUDIANT-UNIVERSITAIRE HÔPITAL PRÉVALENCE TENDANCE POSTVENTION PRÉVENTION
Retour à la recherche